J’emprunte ce titre à un livre écrit par Michel Desmurget, chercheur en neurosciences à l’INSERM. En bas de page, vous trouverez une conférence donnée par lui dans laquelle vous y apprendrez quantité de choses intéressantes sur la TV. Notamment que d’exposer vos enfants précocement et de façon régulière à celle-ci les empêcherait probablement de développer leurs capacités intellectuelles et langagières du mieux qu’ils le pourraient. À titre d’exemple, une recherche menée en 2006 sur la capacité des enfants à réaliser le test du dessin du bonhomme en fonction de leur exposition à la TV se passe de commentaire… D’après les études sur lesquelles Michel Desmurget se base, la TV induirait une perturbation des processus attentionnels de l’enfant. En effet, l’apprentissage requiert une concentration importante et une TV allumée alors qu’il s’imprègne de nouvelles connaissances viendrait le distraire et définitivement perturber la capacité de mémorisation et le processus d’apprentissage en lui même…
J’insère dans cet article certaines des vignettes présentées dans la conférence de Desmurget afin que vous preniez conscience du risque que fait peser la TV sur le cerveau de vos enfants.
Deux extraits de « TV Lobotomie »
Je ne résiste pas à citer l’auteur « Une télévision allumée dans une pièce où joue un bébé perturbera son développement cérébral. Il est de plus préférable de ne pas exposer un enfant de moins de 6 ans à la télévision, quel que soit le programme. Les DVD éducatifs sont une fraude et n’ont aucune efficacité sur le développement du vocabulaire. »
Ou encore :
« Lorsqu’on a présenté les mêmes épreuves de calcul, lecture et orthographe à des élèves de 1987 et de 2007, le bilan est qu’un élève de 5ème en 2007 a le niveau d’un CM2 en 1987. L’élève multi-tâche, capable de surfer sur le net en écoutant une vidéo et en faisant ses devoirs est un mythe : le cerveau ne peut traiter qu’une tâche à la fois, c’est valable pour tout le monde. Prenons deux enfants de conditions identiques dont l’un a une télé dans sa chambre et pas l’autre. Celui qui n’a pas de télé aura des compétences supérieures à l’autre de 21% en lecture, 26% en compétence verbale et 34% en mathématiques. Un enfant chez qui la télé est allumée en permanence (c’est le cas pour 40 % des foyers) multiplie par 3 ses chances de ne pas savoir lire en quittant le CP. »
La conclusion est à Patrick Le Lay
En conclusion, me revient la phrase de Patrick Le Lay alors qu’il était PDG de TF1 « Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective business, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. Or, pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. » (Les dirigeants face au changement, Éditions du Huitième jour, 2004).
Bibliographie
Une présentation très documentée du travail de Michel Desmurget sur l’effet supposé des écrans : ici.
Michel Desmurget vient de sortir un nouveau livre sur les effets des écrans sur le cerveau des enfants, La fabrique du crétin digital.
TV Lobotomie, dont j’ai tiré cet article.